Le juge Charles Breyer aux USA vient de signer un accord avec VW et les avocats des propriétaires de véhicules diesel polluants. Il s'agit de l'un des plus importants règlements extra judiciaires jamais atteint : L’entreprise allemande serait obligée de payer des compensations très élevées à ses clients des États-Unis. Selon des premières informations, 1,1 milliard d'euros seront versés immédiatement alors que le budget total convenu à cet effet serait de 13,6 milliards €. Ainsi chaque détenteur de véhicule truqué devrait recevoir environ 9.000 euros à titre de compensation. Plus de 10 000 véhicules seront retournés et en conséquence, la société devra les réparer pour pouvoir les remettre sur le marché. Ainsi une fois de plus, le système juridique des États-Unis apparait être à l'écoute et à la défense des consommateurs.
Qu'en est-il des détenteurs de tels véhicules dans les autres pays, surtout là ou il y a un nombre très important de ces voitures? Malheureusement en Europe n'existe pas un système juridique permettant des recours collectifs, comme c'est le cas aux États-Unis. Seule la Hollande offre des options similaires et ceci sous des conditions complexes et strictes.
De son côté notre réseau «Global Justice Network» (GJN) qui a son siège en Suisse -dont nous sommes un de ses membres fondateurs- fort d’une importante présence en Hollande avec des avocats et des Universitaires distingués sur place, a créé aux Pays Bas la fondation CLEAN afin de pouvoir ester en justice en qualité de plaignant collectif. Ainsi on représente déjà un nombre important des clients de plusieurs pays Européens notamment de l’Italie, Espagne, France, Pays Bas, République Cheque. Pologne. Grèce, Royaume Uni et de la Suisse Romande.
CLEAN a par ailleurs décidé d’intensifier son soutien pour élargir la présence des Consommateurs Romands à cet effort collectif qui par ailleurs se fait sans aucun engagement ou contribution financière de la part de ces détenteurs des véhicules VW.
La Romandie dotée d’une flotte assez importante des voitures truqués, semble quant à sa réaction être relativement en avance par rapport aux consommateurs Suisses alémaniques. Pour ce qui concerne les consommateurs allemands ceux-ci sont pour le moment plutôt réticents.
Au niveau européen nous continuons l’intensification de la coordination de nos actions avec les instances officielles. Ainsi les représentants de CLEAN se sont rencontrés le mois dernier à Bruxelles avec la BEUC, l’Association Européenne des Consommateurs ainsi qu’avec la direction générale compétente de l’Union Européenne.
Au niveau mondial une semaine avant l’ accord VW des Etats Unis (pour lequel nous félicitons nos partenaires Américains, qui étaient parmi les protagonistes de cet arrangement gigantesque), notre étude et Me Constantin KOKKINOS ont participé à la conférence mondiale du GJN au sujet du scandale VW. Cette réunion s’est tenue à Rio de Janeiro au Brésil et a été la deuxième tenue spécialement pour l'affaire Volkswagen. La première a eu lieu à San Francisco (USA) en Octobre dernier avec la participation de nos partenaires Américains Lieff Cabraser Heimann & Bernstein and Keller Rohrback LLP . Leur savoir-faire, leur résultat et leur expérience positive nous servent de guide précieux pour nos étapes à suivre.
La décision américaine laisse l'espoir pour un résultat positif pour les Consommateurs européens malgré l’attitude négative de VW pour son marché en Europe. En effet le géant allemand propose de simplement tenter de réparer les véhicules truqués sans aucun dédommagement pour les consommateurs ni droit de retour. Ceci équivaut à nos yeux à un placement des Européens en second rang par rapport à ce que la société a consenti d’ offrir aux consommateurs des Etats Unis.
C'est pourquoi notre étude et la fondation CLEAN demandent une fois de plus aux consommateurs Suisses de se joindre à notre effort collectif afin d’avoir une base aussi large que possible et ceci sans aucune autre obligation de leur part…